Cours de BTS Management: Globalisation financière

Chapitre en ligne 4: La globalisation financière

PLAN: La globalisation financière

Le processus de globalisation financière

Les effets attendus de la globalisation financière

Les risques de la globalisation financière

La propagation des crises financières

SYNTHESE: La globalisation financière

La globalisation financière résulte d'un long processus vers la libéralisation du marché international des capitaux aboutissant à un marché mondial intégré.

Le processus de globalisation financière

La notion de globalisation financière

Définition:

La globalisation financière est le nom donné à des transformations qui ont affecté les principes de fonctionnement de la finance.

Elle caractérise un processus d'intégration des marchés de capitaux internationaux sous le double impact de la libéralisation financière internationale des capitaux et de l'ouverture des économies nationales aux transactions internationales, aboutissant à la formation d'un unique marché mondial de capitaux.

Aujourd'hui, le système financier international est devenu un mégamarché unifié de l'argent:
Conséquences:
La globalisation financière se manifeste par plusieurs types d'évolution:

Les déterminants de la globalisation financière

La suppression des obstacles à la libre circulation des capitaux:
La libéralisation et l'ouverture des marchés de capitaux sont devenues quasi totales dans les années 1980-1990 grâce à une triple évolution, communément appelée les 3 D:
Le déterminisme technologique:

De nombreux auteurs considèrent que le déterminisme technologique permet d'expliquer la globalisation financière. En effet, les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) ont permis l'accélération de la circulation de l'information au niveau mondial (information qui est diffusée en temps réel) ainsi que l'interconnexion des entreprises et des places financières mondiales.

Les transactions financières sont facilitées, de plus en plus réalisées par des réseaux informatiques, sans délai ni coût importants.

La répartition des flux financiers internationaux

La répartition de l'épargne est désormais réalisée au niveau mondial: les capitaux sont toujours plus mobiles et il est important que ceux qui dégagent des capacités de financement les mettent à la disposition de ceux qui en ont le plus besoin. Depuis le début des années 2000, les mouvements internationaux de capitaux ont pris une importance considérable dans les échanges mondiaux. Une épargne de plus en plus abondante, en provenance principalement des pays émergents (Chine en tête), mais aussi, dans une moindre mesure, de l'Allemagne et du Japon, cherche à se placer à l'étranger (aux États-Unis ainsi que dans divers pays d'Europe occidentale, mais dans une plus faible proportion). Les États-Unis drainent presque la moitié de l'épargne mondiale.

Les effets attendus de la globalisation financière

Une allocation optimale des ressources favorisant la croissance mondiale

Un meilleur fonctionnement des marchés:

Les défenseurs de la globalisation financière postulent que celle-ci améliore les capacités du système financier à allouer les ressources au niveau mondial: elle devrait aboutir à des gains d'efficience grâce à la mobilité des capitaux. En effet, l'ouverture des frontières permet une orientation plus profitable de l'épargne mondiale, tant du point de vue des emprunteurs que de celui des prêteurs.

Ainsi, les capitaux disponibles s'orientent vers les placements les plus rentables. Parallèlement, les emprunteurs peuvent trouver des sources de financement moins onéreuses sur ce marché mondial que dans les étroites limites de leur marché national. Cette allocation optimale des ressources financières au niveau mondial permet alors de stimuler les secteurs d'activité et les pays les plus dynamiques, comme les pays émergents.

Le rattrapage des pays en développement:

Le développement des échanges est source de croissance au niveau mondial et doit théoriquement permettre aux pays les moins avancés de rattraper leur retard.

Dans les faits, même si la majorité des échanges financiers sont effectués entre pays développés, on constate que les flux de capitaux privés à destination des pays émergents ont fortement augmenté, ce qui a largement contribué à financer leur croissance. Cette catégorie de marchés émergents regroupe des pays dont la caractéristique commune est d'avoir un potentiel de croissance et de développement financier important. Une cinquantaine de pays appartiennent à cette catégorie (Afrique du Sud, Argentine, Brésil, Bulgarie, Chili, Chine, Corée du Sud, Égypte, Estonie, Hong Kong, Hongrie, Inde, Indonésie, Israël, Jordanie.).

Les pays les moins avancés (les pays d'Afrique subsaharienne, essentiellement) ont beaucoup moins profité des financements extérieurs.

Une protection accrue contre les risques grâce aux innovations financières

Des gains d'efficience sont également attendus au niveau du fonctionnement même des marchés de capitaux, grâce à deux séries de facteurs:

Le développement du marché des produits dérivés (regroupant des marchés à terme et des marchés d'options négociables) a permis d'améliorer la protection contre ces différents risques. Ces titres sont utilisés comme des assurances par les entreprises de manière à ne réaliser ni gains ni pertes sur leurs opérations économiques (achat ou vente à l'étranger, achat de matières premières dont le cours fluctue, crédit.).

Ces avantages attendus de la globalisation financière supposent plus ou moins implicitement que les marchés fonctionnent correctement. Certains phénomènes conduisent à s'interroger sur le degré d'efficience des marchés.

Les marchés financiers génèrent des risques spécifiques qui se trouvent renforcés avec la globalisation financière. L'instabilité qui en résulte sur les marchés aboutit parfois à des crises qui peuvent se généraliser à l'économie mondiale et perturber durablement l'activité économique.

Les risques de la globalisation financière

La typologie des risques financiers

Les risques liés aux échanges sur les marchés:
Il existe deux catégories principales de risques sur les marchés financiers:
Des risques renforcés par le comportement des agents:

Les comportements des agents économiques conduisent à une augmentation de ces risques.

Les comportements de mimétisme.

Une certaine conception de la finance, d'inspiration keynésienne, montre que les marchés financiers se caractérisent par d'importantes imperfections qui conduisent à leur instabilité et à leur incapacité à procéder à une allocation optimale des ressources. En effet, l'information imparfaite amène les opérateurs à suivre un comportement grégaire et mimétique: les agents économiques imitent leurs voisins, espérant qu'ils soient mieux informés. Au lieu d'adopter un comportement rationnel, les investisseurs individuels, comme les investisseurs institutionnels (sociétés d'investissement, fonds de pension et sociétés d'assurances), se fondent sur les opinions partagées des autres agents et se contentent de suivre la tendance, renforçant ainsi les excès du marché, à la hausse comme à la baisse.

Le principal risque des marchés financiers vient alors de la déconnexion entre la valeur réelle des actifs et leur valeur marchande, suite à ces comportements moutonniers, qui font grimper anormalement les cours de titres financiers, aboutissant à la formation de bulles financières. Ce comportement mimétique explique également l'éclatement de ces bulles financières.

Le phénomène d'aléa moral.

Il désigne une situation de risque née de la perspective qu'un agent qui se sait garanti contre le risque se comporte différemment que s'il était totalement exposé au risque, et donc prêt à en prendre davantage.

Les opérations de sauvetage opérées par les Banques centrales et/ou les États en cas de crise financière peuvent amener les banques à se sentir protégées contre leurs propres imprudences et à prendre dans le futur plus de risques lors de l'octroi de crédits ou de l'exécution d'opérations de marché.

La crise financière de 2008 a montré que les banques américaines ont accordé des crédits subprimes avec peu de rigueur, car les risques sur ces crédits ont été massivement transférés à d'autres agents économiques par le bais de la titrisation. C'est ce risque moral qui a accru le nombre de titres défaillants sur les marchés financiers.

De l'instabilité croissante des marchés financiers aux crises financières

Les causes de l'instabilité des marchés financiers:

Le développement des marchés de capitaux a permis de dégager de nouvelles sources de financement mais il a produit une forte instabilité. Les raisons sont doubles. D'une part, il existe une instabilité inhérente au fonctionnement des marchés financiers qui ne s'avèrent pas efficients dans le sens où le comportement des agents n'est pas régi par la loi de l'offre et de la demande, mais par des comportements de mimétisme. L'ensemble des agents, acheteurs ou vendeurs, adoptent le même comportement, favorisant les amplitudes de cours et l'instabilité des marchés: la hausse des prix devient une incitation à acheter car elle est le signe d'une augmentation future des cours des titres financiers dont les investisseurs ne veulent pas rester à l'écart.

D'autre part, la multiplication des innovations financières depuis la fin des années 1980 a favorisé le développement de la spéculation. Cette activité consiste à acheter ou à vendre un titre financier (action, obligation, contrat dérivé) et, par extension, monétaire (devise, taux d'intérêt.) dans l'objectif d'en tirer une plus-value relativement rapide grâce à la variation de son cours, tout en prenant le risque d'une variation inverse. Ces comportements spéculatifs ont accru la volatilité des marchés, qui se manifeste par une forte instabilité des indices boursiers, des taux d'intérêt et des taux de change.

La diminution de la durée moyenne de détention des actions à sept mois témoigne de l'importance de la spéculation sur les marchés, où une logique de court terme l'emporte sur la logique économique de long terme, censée favoriser le développement économique.

La multiplication des crises financières:

Depuis le début des années 1970, l'économie mondiale connaît une multiplication de crises financières, dont la dernière en date a trouvé son origine sur le marché des prêts hypothécaires aux États-Unis en 2007. Les crises financières sont très diverses selon qu'elles affectent les marchés financiers ou les institutions financières.

La propagation des crises financières

L'interdépendance entre sphère financière et sphère réelle

Une crise d'origine financière peut se répercuter sur l'activité économique par une série de trois effets:

Un effet psychologique: une crise de confiance gagne l'ensemble des agents économiques et modifie leurs anticipations. Les entreprises stoppent leurs investissements et diminuent leurs volumes de production, faute d'anticipations économiques optimistes, freinant ainsi la croissance, les revenus et l'emploi. Les ménages restreignent leur consommation et épargnent davantage par précaution; la panique des petits épargnants suite au krach boursier de 1929 a entraîné un retrait massif de leurs liquidités auprès des banques en qui ils n'avaient plus confiance et, parallèlement, une restriction de la consommation et de l'investissement.

Un effet de trésorerie pour les entreprises et les banques ayant enregistré des pertes importantes sur les marchés financiers, allant parfois jusqu'à des faillites, fragilisant les perspectives d'emploi et d'activité. La transmission des crises par le canal bancaire provient de la raréfaction du crédit (credit crunch) qui freine l'investissement et la consommation, et ainsi la croissance et l'emploi; le rationnement du crédit et le renchérissement de son coût du suite à la crise financière de 2007.

Des effets de richesse négatifs lorsque la baisse de valeur du patrimoine des agents économiques ayant réalisé de fortes pertes sur les marchés financiers a pour conséquence une baisse de la demande globale, et donc de la production. Ainsi, le développement des marchés financiers n'est pas sans conséquences sur l'économie réelle car la consommation des agents dépend de leur patrimoine. Une hausse des marchés aboutit souvent à une hausse de la consommation par un effet de richesse positif. Inversement, leur baisse favorise la reconstitution de l'épargne, et donc la baisse de la consommation (effet de richesse négatif).

Aussi, toutes les crises financières (crises de change, crises bancaires, crises boursières) sont susceptibles de provoquer une récession dans la sphère réelle, celle des activités de production, de consommation et d'investissement, ainsi que celle de l'emploi. Il existe donc une réelle interdépendance entre la sphère de la finance et la sphère réelle.

L'interdépendance croissante entre les pays

Par un effet de domino, les chocs financiers se répercutent également entre les différents pays. On distingue deux types de canaux de transmission.

La transmission par le canal du commerce international:

Le commerce international joue un rôle prépondérant dans la transmission d'une crise d'un pays ou d'une zone géographique à l'autre. En effet, une baisse de l'activité dans un pays diminue, par le canal de la contraction de ses importations, les exportations et donc l'activité de ses partenaires commerciaux. Les importations de ces pays baissent à leur tour, ce qui réduit les débouchés des autres pays et alimente une spirale baissière. Par ce mécanisme, les pays à l'origine de la crise exportent la crise. Conjuguée à un renforcement des comportements protectionnistes destinés à protéger la production nationale au détriment des importations, cette situation peut aboutir à un effondrement du commerce mondial.

Suite à la crise des subprimes, les pays les plus touchés par la contraction du commerce international sont l'Allemagne et le Japon, du fait de la contribution prépondérante des exportations à leur croissance.

La transmission par le canal financier:

Avec la globalisation, une crise financière dans un pays se propage à l'ensemble des pays du fait de l'interconnexion des marchés financiers au niveau mondial. Les investisseurs peuvent aujourd'hui investir leur épargne sur l'ensemble des places financières du monde, qui peuvent, dès lors, être affectées par l'effondrement des places financières des autres pays. Il s'agit d'un effet de contamination.

Ainsi, une crise financière dans un pays conduit les investisseurs à modifier leur portefeuille pour réduire leur exposition au risque. Ils chercheront à vendre leurs titres.

Leur comportement peut également se manifester à travers le processus de fuite vers la qualité: ils retirent massivement leurs capitaux, de peur que les marchés ne s'effondrent davantage, pour investir sur des places financières jugées plus sûres, renforçant, dans un premier temps, la chute des cours dans le pays d'origine. Dans un second temps, ce comportement entretient un mouvement de hausse des cours sur ces marchés jugés plus performants, alimentant des bulles financières qui ne tardent pas à se dégonfler, pour aboutir elles-mêmes à des retournements de marché.

Ainsi, les variables financières ainsi que la réaction des investisseurs ont pu assurer la transmission des difficultés économiques, dans une économie de plus en plus mondiale. C'est le cas de la vague de crises internationales qui ont frappé plusieurs pays émergents, tels que le Mexique en 1994, le Sud-Est asiatique en 1997 et la Thaïlande en 1998.

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